Daytona, les premiers records du monde de vitesse ...

Publié le 10.11.2011

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Daytona est un nom qui fait depuis longtemps partie de l’histoire de la course automobile, puisque les premières tentatives américaines de record du monde de vitesse sur terre se sont déroulées sur les plages situées à moins de 20 minutes de route de l’actuel Daytona International Speedway. La région qui comprend Ormond et Daytona Beach, est reconnue comme la capitale mondiale de la vitesse, transposée aujourd’hui sur le Daytona International Speedway. cette tradition de la vitesse s’est développée sur six décennies, quand les yeux du monde entier étaient rivés sur la bande de sable qui s’étend d’Ormond Beach à l’Inlet au nord de Daytona.

Cette étendue de sable fut connue dans le monde entier pour être le site parfait pour établir des records du monde de vitesse, au début du 20ème siècle, chaque tentative pour battre les précédents records de vitesse sur terre était grandement suivie, aux Etats-Unis mais également à l’étranger. A cette époque, l’industrie automobile n’était qu’à ses débuts. Les pilotes étaient de véritables casse-cou et personne ne pouvait imaginer l’effet d’une telle vitesse sur le corps humain et personne n’avait jamais piloté aussi vite auparavant.

 

 

Entre 1903 et 1935, les plages d’Ormond-Daytona accueillaient la plupart des records de vitesse sur terre des Etats-Unis. C’est en 1903, le 26 fevrier, que le premier record du monde fut établi dans cette région par Alexander Winton à une vitesse de 58.00 mph (93.34 km/h). En 1904 W.K. Vanderbilt sera le deuxiéme à établir un record : 92.30 mph (148.54 km/h). Ce fut un véritable coup de projecteurs sur Daytona, car le public était désireux d’assister à ces exploits, et les médias prêts à couvrir les tout derniers développements, alors que chaque homme tentait de faire mieux que le précédent.

Quelques pilotes ont marqué les esprits, comme Ralph DePalma et sa Packard 12 cyclindres, ou Henry Segrave, le premier homme à atteindre la barre des 200 mph (321.87 km/h) au volant d’une voiture et à avoir introduit les casques de pilote aux Etats-Unis, et le grand Malcolm Campbell et sa fameuse Bluebird, connue dans le monde entier. A cette époque, l’industrie automobile n’était que récente et l'esprit de compétition caractérisait les hommes qui pilotaient ces superbes machines.

 

 

Après quelques années d’essai et les premiers records établis par DePalma et Segrave, ce fut au tour de Malcolm Campbell d’établir sont premier record au Etats-Unis. C'est en 1928 avec la Bluebird qu'il entrera dans l'histoire américaine avec une vitesse de 206.96 mph.  

En 1931 il établira la référence mondiale de vitesse, avec 246.09 mph (395.46 km/h) en 1931. Une année plus tard, en 1932, il mit encore la barre plus haut, en atteignant la vitesse de 253.97 mph (408.73 km/h). Cette même année, Campbell fit une annonce des plus surprenantes : il reviendrait l’année suivante avec pour nouvel objectif de dépasser la barre des 300 mph (482.80 km/h) et donc, 1933-1935 allaient devenir les années Campbell.

1931 Malcolm Campbell Napier Bluebird II 

 

La version 1933 de sa Bluebird s’est révélée incapable d’exploiter la véritable puissance de son moteur Rolls-Royce. Bien que Campbell ajoutait encore 20 mph à son record, la moindre petite bosse sur le sable pouvait avoir des conséquences désastreuses, comme des envolées sur plus de 30 pieds et la destruction des pneus à 1'800 dollars pièce (l’équivalent de 10'000 Euros de notre époque) lors de chaque essai. Plus de deux ans furent nécessaires pour achever la nouvelle Bluebird, qui montrait une conception très avant-gardiste et dont l’entretien et les réparations étaient effectués par des mécaniciens travaillant dans l'aéronautique.

 

 

Bien que la Bluebird n’était pas parvenue à franchir les 300 mph (482.80 km/h) en deux courses consécutives en sens opposé, Campbell a enregistré 330 mph (530.97 km/h) dans la première course, et est ainsi devenu le premier homme à franchir la barre mythique des 300 mph tout en battant le record de vitesse sur terre avec 276.82 mph (445.50 km/h), ce fut la vitesse la plus rapide jamais enregistrée à Daytona Beach à l'époque. Campbell va battre son propre record en septembre 1935, à la vitesse de 484 km/h. Ensuite les records du monde de vitesse sur terre allaient être déplacés sur le lac salé de Bonneville.

 

 

Tout au long de sa carrière, Sir Malcolm Campbell, aura établi dans différent pays un total de neuf records. Il utilisera pour cela plusieurs évolutions de la Bluebird avec différentes motorisations Napier et Rolls-Royce. 

• 25th September 1924  Pendine Sands 146.16 mph
• 21st July 1925  Pendine Sands 150.76 mph
• 4th February 1927  Pendine Sands 174.88 mph
• 12th February 1928  Daytona Beach 206.95 mph
• 5th February 1931   Daytona Beach 246.09 mph
• 24th February 1932   Daytona Beach 253.97 mph
• 22nd February 1933   Daytona Beach 272.46 mph
• 7th March 1935    Daytona Beach 276.82 mph
• 3rd September 1935   Bonneville 301.12 mph


La concurrence sérieuse est là en la personne de George Eyston qui en 1938, franchit 555 km/h sur le lac salé de Bonneville. Il faudra attendre 10 ans et l'arriver de John Cobb pour un nouveau record, le premier à passer la barre des 600 km/h. En 1960  c'est l'arrivée du fils Campbell (Donald), qui prend le relai de son père sur le Bluebird CN7, mais il se crashe à 580 km/h et s'en tire miraculeusement après un séjour à l'hôpital et une énorme frayeur. Pourtant, Campbell remet le couvert quatre ans plus tard le 17 juillet 1964 sur le lac Eyre en Australie et atteint 403,10 mph (648 km/h). Ce sera sa dernière tentative.

 

1960 Donald Campbell Bluebird CN7

 

Un an plus tôt, l'américain Craig Breedlove avait roulé plus vite que Campbell avec son superbe  Spirit of America  propulsé par un réacteur d'avion. Il passe les cellules de chronométrage à 655 km/h, mais à cause d'une rupture de parachutes de freinage, il quitte la piste salée et termine sa course folle dans l'eau. Son challenger Art Arfons réussit de son côté à atteindre la vitesse de 966 km/h et marque également le début officiel de la course au mur du son sur terre.

 

Archives : State Archives of Florida.

Crédits Photos : The Racing Campbells.

 

Denis Eveillard


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