Chevrolet Caprice Une Full Size au look inimitable ...
Publié le 05.10.2010See this article in english
Le nom "Caprice" est apparu pour la premiere fois en 1965, il s'agissait d'une option disponible sur les Impala afin de les rendre plus luxueuses, c'etait la réponse de Chevrolet au nouveau haut de gamme de chez Ford : la LTD. L'année suivante, la Caprice devenait un modèle à part entière et venait coiffer la gamme Chevrolet.
La première génération s'arrêta en 1970 après avoir subi quelques restylages. La seconde génération (1971/1976) fut celle de tous les excès, nous sommes en plein dans les seventies et les full size americaines connaissent leur toute dernière période de démesure : elles n'ont jamais été aussi grandes et lourdes, leurs moteurs n'ont jamais été aussi gros en cylindrée.
Ceci dit, on commence à se douter que tout ça ne pourra pas durer éternellement et qu'il faut commencer à maîtriser la consommation d'essence des voitures, les chocs pétroliers successifs dans les années 70 auront raison à long terme des grandes voitures qui ont marqué cette époque, de plus on commence à parler d'écologie à cause de la pollution des grandes villes qui devient un problème majeur.
Durant leurs 6 années de production, Chevrolet essaiera de jouer sur les rapports de pont, la puissance des moteurs et divers paramètres pour essayer de contenir la consommation d'essence mais ce sera peine perdue car les normes de sécurité feront prendre du poids à ces autos au fil des années. Ces voitures connaitront cependant des chiffres de production record, avec, pour certaines années plus d'un million d'exemplaires vendus, ce qui est paradoxal.
La voiture plait énormément au public, elle décroche même le titre très envié de "voiture de l'année" en 1977. La gamme comprend l'Impala (bas de gamme) et la Caprice (haut de gamme), il y a 3 types de carrosseries : coupé, berline et break. En 1977, Chevrolet a réussi un autre exploit, celui de vendre une full-size de même dimensions qu'une mid-size. En effet, la gamme intermédiaire était représentée par la Chevelle qui était en fin de carrière et qui ne serait pas renouvelée et réduite avant 1978. Ceci n'a pas empêché aux nouvelles full-size de se vendre.
La révolution aura lieu en 1976, lors de la présentation des nouveaux modèles 1977, la gamme haute de Chevrolet a subi une énorme cure d'amaigrissement : les nouvelles autos sont plus petites, plus légères et plus économiques. Ceci dit, ce ne sont pas des modèles au rabais, on ne s'est pas contenté de les faire simplement plus petites, on a conservé le même espace intérieur que dans les modèles précédents. Les moteurs ont vu leurs cylindrées réduites, les big blocks (454ci) et le grand small block (400ci) ont disparu. Le moteur standard est le vénérable 6 cylindres en ligne de 4.1L réglé à 110cv, viennent également un V8 5L et 5.7L.
Pendant les 3 premières années, la gamme Impala/Caprice évoluera assez peu, les ventes étant excellentes. Pour 1980 intervient un subtil restylage, la face avant devient plus plongeante, la lunette arrière devient plus verticale, l'arrière est rehaussé, tout ceci ayant pour but d'améliorer l'aérodynamisme. Plus un seul panneau de carrosserie n'est commun (sauf le pare-brise) avec les modèles 77/79 et pourtant le style général est resté identique, c'est le changement dans la continuité. Pour 1980, le V8 5.7 disparaît de la gamme civile mais il continuera sa longue carrière sous le capot des versions police.
Les chiffres de ventes n'ont pas cessé de baisser dans les années 80, les goûts et les attentes des client ayant changé. En 1990, il se vend 90% de full size en moins qu'en 1975 par exemple. Les voitures de petite et moyenne gammes ont considérablement évolué, elles sont passées à la traction avant, sont devenues plus plaisantes à conduire et plus puissantes en consommant moins, donc, les clients se tournent de plus en plus vers les modèles plus compacts. Peu à peu, le marché de full-size devient un marché dit de "niche".
Chevrolet fera encore une tentative avec un nouveau modèle lancé pour 1991, la voiture n'a plus rien à voir avec le modèle précédent, la carrosserie est très aérodynamique, elle est plus spacieuse et sa consommation est en baisse. Pourtant, en regardant de près, techniquement, c'est la même voiture! En effet, châssis et mécanique sont intégralement repris de l'ancien modèle. A Detroit, on sait faire du neuf avec du vieux ! Lors de sa sortie, la presse déteste la voiture, la qualifiant par exemple de "baleine" et pourtant elle aura un certain succès auprès du public, ce qui ne sera pas suffisant pour Chevrolet qui supprimera le modèle à la fin de l'année 1996.
Credit Photos : LIFE Magazine & Archives.
Jean François bordes
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